
Le coton Fairtrade
Fibre reine de l'industrie textile, le coton fait vivre des centaines de millions de personnes à travers le monde, dont l'immense majorité vit dans des pays en développement ou émergents. De nombreux producteurs et travailleurs y souffrent d'une grande pauvreté, de conditions de travail difficiles et des conséquences d'une culture très polluante. Le commerce équitable Fairtrade apporte des réponses économiques, sociales et environnementales à ces difficultés.
1. Les grands défis de la filière du coton
Aujourd'hui, le coton représente près d’un quart des tissus fabriqués dans le monde. En un demi-siècle, sa production mondiale a plus que doublé ! Il est cultivé sur cinq continents, dans des conditions variables qui vont de la monoculture intensive à la culture traditionnelle dans des petites exploitations agricoles. En Afrique et en Asie, des millions de petits producteurs et productrices, situés en début de la chaîne d’approvisionnement de la filière textile, sont très fragilisés. Les travailleurs et travailleuses de l'industrie textile souffrent quant à eux de conditions de travail très difficiles.

2. Les réponses du coton Fairtrade
Fairtrade soutient plusieurs dizaines de milliers de producteurs pratiquant une agriculture traditionnelle et familiale du coton, ainsi que les travailleurs de l'industrie textile.

Les coopératives de producteurs

Pour pouvoir bénéficier de la certification Fairtrade, les producteurs de petites exploitations familiales doivent se regrouper en coopératives qui leur donnent plus de poids face au marché. À travers elles, ils peuvent nouer des partenariats économiques directs et durables avec des industriels ou des marques. La gestion démocratique et transparente des coopératives permet par ailleurs une prise de conscience commune sur le développement social et environnemental nécessaire au bien-être et à l'avenir des communautés.
Deux exceptions : l'Inde et le Pakistan, où plusieurs communautés agricoles ne sont pas organisées sous forme de coopératives mais livrent leur coton à une entreprise directement. Celle-ci, qui le revend pour leur compte, doit elle-même respecter les cahiers des charges Fairtrade spécifiques pour les organisations dépendant d’une main d’œuvre salariée. Elle est contrôlée par FLOCERT, qui vérifie notamment que le gain supplémentaire lié à la vente du coton équitable est bel et bien adressé aux cultivateurs et aux cultivatrices.
Le prix minimum garanti

- Les producteurs et productrices reçoivent pour leur récolte un prix minimum garanti, qui vise à couvrir les coûts de production et leur permettre de subvenir aux besoins de leur famille. Il est fixé par région de production et par variété cultivée, deux critères auxquels s’ajoute, en Inde, la longueur des fibres.
- Il agit partout comme un filet de sécurité quand les prix s'effondrent. Bien sûr, si les cours sont supérieurs au prix minimum garanti Fairtrade, les producteurs bénéficient du prix le plus élevé. Vous pouvez consulter le prix minimum et la prime de développement sur le site de Fairtrade International.
La prime Fairtrade

- Il s'agit d'une somme d'argent supplémentaire, versée en plus du prix d'achat du coton, destinée à financer des projets collectifs bénéficiant à l'ensemble de la communauté. Elle est distribuée aux coopératives de producteurs qui décident démocratiquement de son utilisation en fonction de leurs besoins et de leurs priorités.
- Alors que de nombreux producteurs et productrices vivent et travaillent dans des zones enclavées, elle permet notamment de financer des infrastructures et services sociaux de base (eau potable, santé, éducation...), de mettre en place des pratiques agricoles durables ou encore d'investir dans des équipements pour stocker et protéger les récoltes.
La réglementation des conditions de travail

- Les cahiers des charges Fairtrade interdisent le travail des enfants et le travail forcé, conformément aux conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT).
- Les bénéfices du commerce équitable (prix plus justes, formations, investissements pour la scolarité des enfants...) améliorent également à long terme les conditions de vie des familles et de la communauté toute entière.
Les mesures de protection de l'environnement

Le label Fairtrade exige le respect de critères environnementaux stricts, destinés à préserver les ressources naturelles et protéger la santé des populations :
- Les OGM et les substances chimiques dangereuses sont interdits.
- Les producteurs s'engagent à préserver les ressources naturelles notamment en optimisant l'utilisation de l'eau.
- Une prime supplémentaire encourage la production de coton bio.
De nombreuses coopératives font également le choix d'investir leur prime de développement pour mettre en œuvre des pratiques agricoles plus durables, s'inscrivant souvent dans un contexte de conversion à l’agriculture biologique : systèmes d’irrigation goutte à goutte ou micro-irrigation, banques de semences, fumures organiques...
Au Sénégal, la coopérative de Kédougou
La coopérative de Kedougou est certifiée Fairtrade depuis 2005. Elle regroupe aujourd’hui 2 754 membres, dont 21 % de femmes, un taux relativement important compte tenu des réalités socioculturelles de la région. Elles ont ainsi accès à la terre, aux crédits et aux équipements agricoles.
La prime de développement a été utilisée pour la construction d'écoles, l'ouverture de centres de soin, l'adduction d'eau, la réfection des pistes rurales ou encore l'achat de moulins.
